26 mars 2021

L’ADEME met ses capacités d’expertise et de prospective au service de la transition énergétique

"il faut tâcher d’être exemplaire sur le parc neuf"

Céline LARUELLE
Céline LARUELLE Ingénieure à l’ADEME

L’ADEME, Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, se bat afin d’engager la transition écologique, pour adopter un nouveau modèle économique et social, un modèle qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de travailler, de bâtir, de vivre ensemble. 

Céline Laruelle est chargée au sein de l’ADEME du programme OBEC : Objectif BÂTIMENT ÉNERGIE-CARBONE.

1- En France, quel est l’impact environnemental du bâtiment ?

Le bâtiment représente près de 45 % de la consommation énergétique et plus de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. À toutes les étapes du cycle de vie du bâtiment, matériaux utilisés, phase chantier, exploitation ou fin de vie, l’impact environnemental est très important.

2- Rénover le parc existant ou bien construire ? Quelle est la bonne stratégie ?

Dans l’idéal, il ne faudrait rien construire du tout ! Pour améliorer les performances du parc existant, des programmes existent mais il y en a moins car la rénovation s’avère difficile à mettre en œuvre. En revanche, il faut tâcher d’être exemplaire sur le neuf.

3- Qu’est-ce que le programme OBEC, dont vous aviez la charge ?
Pour accompagner l’expérimentation nationale des Bâtiments à Énergie Positive et Réduction Carbone, l’ADEME a lancé ce programme. Concrètement, des dispositifs de soutien financier ont été déployés pour permettre l’évaluation de l’impact environnemental des bâtiments neufs.

4- En tant que chargée du programme OBEC, quel a été votre rôle ?

Dans les 13 régions administratives françaises, j’ai missionné 13 bureaux d’études pour réaliser des calculs sur des bâtiments existants, accompagner les candidats à l’expérimentation et déployer de l’animation autour du label ainsi que de la future RE2020.

5- Quel rôle le label E+C- a-t-il joué dans cette expérimentation ?

Ce label est un véritable cap. Les candidats à l’expérimentation n’ont pas forcément cherché à obtenir les niveaux E4 et C2, c’est-à-dire les meilleurs résultats pour les volets « énergie et bas carbone ». Pour autant, en qualité de référentiel exigeant, le label E+C- a été moteur.

6- Quelles ont été les motivations des candidats ?

Inscrite dans une démarche volontaire, l’expérimentation leur a permis de monter en compétence dans leur volonté de réduire leur impact environnemental. Ils bénéficiaient de l’accompagnement des bureaux d’études régionaux, avec l’ADEME en support.

7- Ont-ils été nombreux ?

Pour accomplir des analyses statistiques très fines, on en voudrait toujours plus ! Toutefois, 149 bâtiments tertiaires ont participé à l’expérimentation. Il y a eu 270 bâtiments de logements collectifs et 620 maisons individuelles ou accolées.

8- Au regard du label E+C-, les projets ont-ils obtenu des résultats satisfaisants ?

Sur le volet carbone, les résultats ne sont pas très bons. Une marche reste à franchir. En revanche, les résultats sur le volet énergétique ont été davantage satisfaisants, notamment grâce aux matériaux biosourcés ou aux efforts menés pour améliorer l’isolation.

9- Le programme OBEC a-t-il atteint ses objectifs ?

Entre les bureaux d’études, les architectes, les aménageurs et tous les métiers liés à la construction, on estime que le programme a touché environ 1 500 personnes. On peut donc dire que, grâce à la montée en compétence de ces acteurs, l’objectif d’OBEC est atteint.

10- Quel est l’avenir d’E+C- ?

Parce qu’il était un tremplin pour permettre la définition de la RE2020, le label a vocation à disparaître. Pour finir, il aura permis aux acteurs de la construction et à l’État de prendre les deux années qu’il fallait pour fixer le bon niveau d’exigence quant à la future norme.

 

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